Rappel : avec 350 adhérents représentant plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires, la FFP est représentative du secteur privé de la formation professionnelle.
Elle n'a pas à rougir du taux de croissance de l'ensemble des activités de ses adhérents 2006/2005 : 8,0% à 1,035 milliards d'euros... ni ses membres, de la qualité de leur gestion prévisionnelle : leur anticipation de croissance était de 8,5% ! (on aimerait que ce sens de la prévision soit partagé par tous les conjoncturistes)
Dans le détail :
Le chiffre d'affaires moyen / adhérent est de 3 millions d'euros, et seulement 5% des organismes sont "au-dessus" de 10 millions, ce qui traduit l'émiettement toujours très important d'un secteur... annoncé en restructuration, un organisme de formation sur trois envisageant une opération de cession, d'acquisition ou d'ouverture de son capital. Les plus grands organismes de formation ayant à la fois des moyens financiers conséquents et une croissance plus soutenue que la moyenne (10,3% au lieu de 8%, la part de la croissance externe dans cette performance n'étant pas affichée), nul doute qu'un certain nombre de rapprochements se feront directement entre adhérents de la FFP - laquelle pouvant faire office au passage d'écosystème raisonnable où proies et prédateurs vivent en paisible harmonie.
Les domaines de formation les plus importants restent ceux des formations métiers (27% du total des activités) et des langues (17%). Effet de la mondialisation : les entreprises doivent en permanence ajuster "processes and core competencies" pour affronter efficacement des concurrents venus de partout, et mettre leurs collaborateurs au niveau de globish (1500 mots) qui leur permettra d'échanger sur le business.
Suivent les formations générales préprofessionnelles et d'insertion (12%) ; puis les indéboulonnables formations à l'informatique et au marketing.
Loin derrière, aussi étonnant que cela puisse paraître : les formations au management, au développement personnel et à la gestion des ressources humaines qui sont en chute libre (7% contre 14% dans la précédente livraison de l'enquête).
Autre enseignement : l'inter ne disparaît pas bien au contraire, progressant même de 44% à 47% au détriment de l'intra (56% à 53%) - ce qui reste une conséquence du DIF, heureuse, car l'on sait qu'un stage de formation interentreprises qui a fait le plein est souvent d'une rentabilité largement supérieure à celle d'une formation intra.
Dispositif récent, le DIF a doublé, mais il ne représente encore que 4,4% de l'activité totale. Avec toutefois de bonnes perspectives d'un presque doublement en 2008, pourvu que les projets de réforme de la formation professionnelle ne viennent troubler le jeu.
Une autre grande tendance qui n'est pas une nouveauté : les clients - et tout particulièrement les particuliers - veulent une formation toujours plus individualisée (la contradiction avec le développement de l'interentreprises n'est qu'apparente...) et débouchant sur une reconnaissance de type certification, diplôme, titre... - d'où l'augmentation régulière des demandes de VAE qui passent de 28% à 38% en 3 ans, et émanent principalement des particuliers (76% contre 24% pour les entreprises).
En conclure pour autant qu'à l'instar du consommateur de formation nord-américain, les ménages français ou les particuliers s'apprêtent à investir massivement dans le développement de leurs compétences serait un peu téméraire. L'activité formation reste largement conditionnée par la loi (paradigmatique) de 1971, qui met l'investissement pour l'essentiel à charge de l'entreprise. Au reste, en pleine bourrasque des subprimes, le portrait du salarié étasunien qui s'endette pour acheter une formation n'est sans doute plus d'actualité...
Et 2007 ?
Selon la FFP, elle devrait amplifier la croissance à 11%, la plus grande partie des organismes de formation (62%) anticipant une croissance moyenne à 5%. Ce sont encore une fois les formations métiers qui se tailleront la part du lion, avec une montée en force des formations managériales, au développement personnel, et celles relatives à l'ingénierie de formation et à la pédagogie.
Année après année, on reconnaît les mêmes préoccupations, notamment la concurrence biaisée du secteur public et parapublic (AFPA,GRETA, organismes consulaires, département formation des universités). Avec en toile de fond, une inquiétude plus particulière quant à l'impact de la situation économique et financière globale.
Le e-learning ?
Nous l'avons cherché (sous toutes ses désignations) dans le communiqué de la FFP. En vain. S'il figurait dans l'enquête renseignée par les adhérents, les résultats n'auront pas été jugés assez significatifs pour être affichés dans la synthèse. Ommission... significative ?
Michel Diaz
Pour en savoir plus sur la FFP
Signalons par ailleurs la disponibilité de l'annuaire de la FFP que les acheteurs en entreprise connaissent comme une mine d'informations actualisées sur le secteur de la formation professionnelle et plus particulièrement sur les organismes de formation privés les plus représentatifs.