La réussite de l'édition 2009 a créé une forte émulation parmi les exposants : ils étaient 30 cette année, ce qui représente une hausse de 50%… Le nombre des visiteurs n'a en revanche augmenté que de 10%. C'est peu, si l'on prend en compte que la pression médiatique ne faiblit pas.
Le ratio visiteur / exposant a donc sensiblement baissé, ce qui ne fait pas l'affaire des entreprises qui ont investi dans un stand à la Cité Centre de Congrès de Lyon… A moins qu'elles aient pu se rattraper sur la qualité des projets visiteurs.
Le ralentissement de la croissance visitorat tient sans doute à la difficulté du Serious Game à recruter largement au-delà des "Early Adopters" pour ne pas dire des "Innovators" de la fameuse Courbe de Rogers…
Les raisons en sont connues. Le Serious Game coûte encore cher, surtout si l'on y ajoute la part immergée des coûts cachés (9 dixièmes, comme celle de l'iceberg ?) : temps consacré à mettre à plat les règles qui vont alimenter le moteur, et à la conduite d'un projet toujours complexe… alors que les entreprises comptent leurs sous plus que jamais. Avec un résultat / ROI difficile à exhiber. Plus d'un Directeur Formation y regardera à 2 fois avant de défendre son dossier devant sa Direction. D'autant que les projets de formation sont toujours plus sous haute pression calendaire, quand la conception d'un Serious Game nécessite qu'on prenne tout son temps.
Ce constat se lit peut-être en creux dans la liste des lauréats aux Trophées du Serious Game. Les trophées ont été décernés à des jeux "institutionnels" : Ma Cyber Auto-Entreprise (Succubus Interactive) et NeurOdyssée (Belle Productions et d-side Interactive), développés respectivement pour le Ministère de l'Economie (France) et la Chancellerie du Premier Ministre de Belgique et la Commission Européenne. Où sont passées les entreprises ?
Il est possible aussi que le nombre d'événements consacrés au Serious Game à ce moment de l'année contribuent à la dispersion des visiteurs.
Le village Serious Games du prochain salon eLearning Expo de mars 2011 permettra d'y voir plus clair.
Michel Diaz