Vincent Dicecca, Responsable de l’Offre Management & Leadership, CSP Formation
La Génération Y, ses valeurs par rapport aux comportements, attentes vis-à-vis de l'entreprise seront au coeur de la matinale présentée et animée par Benjamin Chaminade, spécialiste RH international. Point de vue adopté : celui des enjeux RH de l'entreprise - connaître cette génération pour mieux recruter, manager, fidéliser. Avec un développement sur les nouveaux outils et usages du Web2.0.
eLearning-Infos : Qu'entend-on par "génération Y" ? En quoi se distingue-t-elle des générations précédentes ?
Vincent Dicecca : Le terme génération Y - "why" à l'anglo-saxonne, autant dire la "génération du pourquoi" - désigne les personnes nées à partir des années 80 et le milieu des années 90.
Cette génération présente un comportement spécifique par rapport aux générations précédentes, la génération X et celle des baby boomers. Les américains utilisent également l’expression "digital natives" ou "net generation" pour pointer le fait que ces enfants ont grandi dans un monde où l'ordinateur personnel et internet sont devenus des objets de la vie quotidienne.
Nés dans les années 1980, les digital natives accèdent au travail dans les années 2000, dans un contexte permanent de turbulences, de successions de crises.
Un contexte qui conditionne certaines spécificités de la génération comme le souci de s'investir dans des missions qui font sens plutôt que plan de carrière, ou le désir d'un management développeur de compétences, valorisant, plus proche, favorisant une réelle communication de proximité. On a pu parler d'un rapport au travail plus affectif. Une génération qui porte par ailleurs une attention spéciale à l'employabilité, dès lors qu'elle ne croit plus à la pérennité du lien avec l'entreprise.
Du coup l'entreprise doit apporter sens et plaisir au travail et être respectueuse de l'équilibre vie privée, vie professionnelle, concilier emploi et réalisation de soi. La relation est donnant-donnant : les digital natives reconnaissent volontiers l'autorité liée à la compétence, l'écoute, la pédagogie, l'expertise et pas uniquement au respect de la position hiérarchique. Ils exigent que les décisions soient partagées et que l'information soit expliquée.
eLI : Ces spécificités appellent-elles une adaptation des pratiques et des dispositifs de formation dans les entreprises et dans l'offre de CSP Formation ?
Vincent Dicecca : Pour attirer et fidéliser les digital natives, les entreprises devront construire une image employeur forte avec des promesses crédibles qu’elles seront capables d'honorer.
Les engagements de formation prennent une importance toute particulière. Les Responsables des Ressources Humaines devront consacrer du temps pour tisser, renforcer le lien entre l’entreprise et ces collaborateurs d'un nouveau genre, et aussi pour promouvoir auprès de l’entreprise, de ses dirigeants et de la DRH, leurs talents et leurs compétences.
Plus connectés et plus indépendants, reliés aux réseaux sociaux, élevés dans le numérique et à l'aise avec le multi-tâche, le multi-canal, les digital natives attendent des pratiques en phase avec ces nouvelles manières d'apprendre, d'échanger et de partager les connaissances.
En particulier cette génération étant familiarisée avec les réseaux sociaux, une formation dite "classique" en présentiel peut leur paraître peu innovante. D'où la nécessaire intégration des serious games, forum, quiz... susceptibles de faire sens et de donner une approche plus ludique, plus rapide et simplifiée avec une pédagogie orientée sur une personnalisation du parcours.
C'est ce à quoi nous veillons à CSP Formation, avec le "Rich Learning", notre nouveau concept de formation qui vise à la meilleure individualisation des parcours de formation : chaque participant peut choisir ses propres modules, les modes pédagogiques sont diversifiés pour plus de stimulation et pour renforcer la mémorisation du savoir dispensé. L'efficacité est donc accrue et correspond à leur besoin d’ "apprentissage rapide" tout en restant dans une approche high-tech !
Propos recueillis par Michel Diaz