Pas de quoi pavoiser en effet, même si le DIF semble faire souche dans un tiers des entreprises du panel Demos-FocusRH. Au reste les budgets consacrés au DIF évoluent peu : 43% de ceux-ci restent stables, quand 29% et 28% sont respectivement en baisse et en hausse. La crise est passée par là, ainsi que l'attentisme des OPCA dont certains se demandent à quelle sauce ils seront mangés.
Conséquence : si certains oubliés des autres dispositifs ont pu bénéficier d'une formation grâce au DIF, cette exception est loin d'être la règle, et le DIF ne remplit pas complètement l'objectif que lui avaient assigné les partenaires sociaux.
Les salariés eux-mêmes semblent les principaux responsables de cette situation : manque d'appétit pour l'utilisation du crédit DIF ou bien demande portant sur des thématiques qui débouchent sur un refus fréquent de l'entreprise… Reste toujours la possibilité de se perfectionner à la bureautique ou aux langues, domaines de prédilection du DIF.
Sans doute parce que ce besoin de formation est "universel" dans des entreprises hautement bureautisées et plongées dans un marché où la pratique de l'anglais, notamment, s'étend ; sans doute aussi parce que les offreurs ont su tailler dans leur catalogue et promouvoir des offres intégrant le eLearning pour se glisser dans les formats du DIF.
La grande inconnue est celle de la bombe à retardement du financement… dont on finit par se demander si elle n'est pas un pétard mouillé depuis le temps qu'on en parle.
L'étude confirme que le DIF suit son propre chemin, à l'écart du plan de formation, les 2 dispositifs obéissant à des modes de gestion différents.
Pourtant le tableau n'est pas si sombre. Après tout, les résultats doivent être mesurés à l'aune d'un dispositif encore bien jeune. C'est tout le mérite de ces Trophées que de permettre d'en répérer l'avancement chaque année.