Le développement du e-learning est patent depuis plusieurs années, ce que révélait déjà le cabinet Fēfaur dans son étude "L'Offre Professionnelle e-learning en France" à l'automne 2010 : le marché du e-learning a augmenté de 15% en 2010, avec une accélération à 25% en 2011.
Cette croissance du e-learning entendu dans le sens général de Blended Learning débouche sur des formations d'une durée de plus en plus courte, comme l'indique justement CSP Formation : une demi-journée à une journée journée maximum se focalisant sur des points essentiels, ce qui n'arrangera guère les affaires des organismes de formation traditionnels… D'autant que ces 7 heures de formation commencent à se décliner dans le cadre de parcours 100% distanciel, à l'instar du e-learning coaché proposé par CrossKnowledge dans sa formule "stages individuels" financée par les Agefos-PME. Aucune raison que cette tendance s'inverse ; les salariés s'habituent progressivement à des séquences de 10 à 15' voire moins (micro learning délivré sur smartphone).
CSP Formation pointe a contrario le développement de parcours plus longs dédiés à l'apprentissage d'une fonction. De fait, les organismes de formation multiplient les partenariats avec l'enseignement supérieur pour créer et déployer ces parcours, comme permettant d’appréhender globalement une fonction, comme on a pu le constater encore récemment avec l'annonce d'un master RH porté par Gereso et l'Ecole de Management de Normandie.
La croissance de ces nouvelles approches est à mettre en relation avec deux autres tendances : le développement des certifications et les déploiements à l’international.
CSP Formation observe l'engouement des individus pour les formations certifiantes débouchant sur un diplôme, principalement dans les domaines de l’audit (qualité, sécurité, environnement) et de la gestion de projet… L'étude omet bizarrement que les entreprises sont les premières à pousser à la certification, non pas pour offrir des diplômes à leurs collaborateurs, mais pour se mettre en conformité sous une pression réglementaire qui touche un nombre de secteurs d'activité croissant… Le e-learning constitue de ce point de vue un formidable outil d'assessment grâce à ses possibilités d'évaluer en ligne.
De même est-il devenu indispensable aux déploiements de formation à l'international des grands comptes. La création d'une culture commune, la capacité à délivrer partout, instantanément, des formations homogènes dans toutes les langues pratiquées dans le groupe, sont tout bonnement impossibles sans la mobilisation des technologies de la formation.
La crise continuera d'alimenter ces tendances : soumise à l'obligation de performance opérationnelle, la formation est de plus en plus investie par le e-learning.
Michel Diaz