Premier enseignement : il existe bien une pratique européenne du e-learning, une façon commune d'introduire, de déployer, d'approfondir le e-learning, au-delà des spécificités qui peuvent parfois se manifester. On notera toutefois que la France est loin d'être en pointe… mais le potentiel est là.
La généralisation du e-learning est loin d'être acquise… Il faut dire que l'approche est nouvelle : la moitié des entreprises ont introduit le e-learning depuis moins de 3 ans. En cause : les freins techniques ou tenant à l'organisation de la formation au poste de travail.
Cependant les bénéfices du e-learning sont tels, notamment en termes d'optimisation des coûts et d'affranchissement des limites physiques de la formation présentielle, que les entreprises, grandes et moins grandes, en assurent le déploiement auprès d'un nombre sans cesse croissant de leurs collaborateurs… Tous les salariés semblent progressivement concernés. Voilà de quoi rassurer celles des entreprises qui hésiteraient encore !
Ces dispositifs ont fait leurs preuves dans la plupart des thématiques de formation, même si les modules sur mesure se taillent la part du lion grâce à leur capacité à servir les besoins de formations métiers… L'utilisation massive du e-learning pour former les salariés à l'hygiène et à la sécurité illustre aussi le rôle moteur du e-learning dans l'évaluation des compétences et la mise en conformité des entreprises avec la réglementation… Le succès de la formation au management et au leadership s'appuie quant à lui sur des modules sur étagère qui semblent avoir largement percé.
Modalités et dispositifs sont largement diversifiés. La pratique du Blended Learning est généralisée, ; celle du e-learning non tutoré aussi : preuve que les salariés sont assez mûrs pour s'autoformer sans avoir besoin d'accompagnement dans un certain nombre de cas. Les Serious Games et le Mobile Learning sont encore peu usités ; les répondants expriment des doutes quant aux premiers, le second semble au contraire en train de décoller.
Car c'est une autre leçon du baromètre : les entreprises les plus expérimentées ont appris à matcher les médias et dispositifs avec les spécificités de chaque problématique de formation. Mieux encore : les ressources e-learning sont de plus en plus souvent proposées en self service à leurs salariés dans le cadre de leurs apprentissages informels ou sociaux. Le e-learning devient ainsi un élément clé du support à la performance individuelle et collective : cette tendance est appelée à bouleverser les pratiques de formation dans les entreprises étudiées.
Il reste pourtant beaucoup à faire, notamment en matière d'indicateurs de suivi et d'évaluation des résultats du e-learning… Notons au passage qu'on demande plus à celui-ci qu'à la formation présentielle. Tant mieux : les Départements Formation ont tout à gagner à pouvoir justifier des investissements faits dans le e-learning. C'est sans doute l'un des prochains grands chantiers du e-learning : celui de la mise en place d'indicateurs de suivi et de performance, une étape clé dans la généralisation attendue du e-learning.
Michel Diaz
Fēfaur
Crossknowledge