Salesforce.com n'est pas le premier venu dans le monde du logiciel… C'est le nom qui vient naturellement à l'esprit lorsqu'on veut témoigner des réussites du mode SaaS (Software-as-a-Service : l'entreprise s'abonne à un ensemble de services en ligne plutôt que d'acheter des licences logicielles) et de sa capacité à donner naissance à des majors (Salesforce.com réalise plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires). Un nom d'autant plus marquant que Salesforce.com s'est spécialisé dans le domaine hautement stratégique du CRM et de la gestion des forces de vente.
Salesforce.com entre à son tour (en force) dans le monde très convoité des plateformes de gestion du talent en mode SaaS, après la récente acquisition de SuccesFactors par SAP pour 3,4 milliards de dollars… Une sorte de réponse du berger à la bergère : les acteurs traditionnels tels que les éditeurs d'ERP devront chèrement disputer leurs acquisitions aux acteurs du SaaS, Salesforce.com ayant prévu de rebaptiser Rypple, sa toute récente acquisition, en SuccessForce, pour enfoncer le clou un peu plus.
La gestion du talent recouvre assez d'opportunités pour satisfaire de nombreux appétits… Rypple annonce quant à lui un ensemble de fonctionnalités touchant à la rémunération au mérite et à la gestion de la performance qui constituent deux grands domaines de la gestion du talent (avec le recrutement, l'intégration, la formation et les plans de succession notamment). Rypple n'est pas encore un acteur clé de ce secteur : sa base annoncée de 100 000 abonnés est loin d'atteindre, par exemple, les 7 millions d'utilisateurs de Cornerstone OnDemand.
Il n'empêche : personne parmi les acteurs du "talent management" en mode SaaS ne semble à l'abri, la course à la part de marché battant son plein, attirant les tenants du logiciel comme ceux du cloud.
C'est que le cloud et la possibilité offerte à chaque professionnel, salarié ou non, de se rendre visible sur le Net et dans les réseaux sociaux, vont introduire de profonds changements dans la gestion des RH… Et pas seulement : avec leurs dernières emplettes, SAP et Salesforce.com acquièrent des communautés d'utilisateurs dont on sait quelle valeur leur attribue le marché (comme le montrera, à une autre échelle, l'IPO de Facebook prévue en 2012).