Time to learn, time to skill : le e-learning est censé réduire fortement le délai entre l'expression du besoin et la formation effective, entre celle-ci et la mise en pratique des acquis de la formation.
C'est même l'une des principales raisons pour laquelle on le choisit à la place du présentiel… Le cas classique : la formation de 3,000 vendeurs répartis dans 1,000 points de vente partout en Europe dans un délai de 2 semaines, par exemple lors du lancement d'un nouveau produit (contrat d'assurance, véhicule, etc.)… L'alignement des chiffres convainc du bien-fondé de l'approche e-learning.
Sous réserve que le cycle de production des contenus e-learning ne dure pas 3 à 6 mois !
C'est pourtant ce que l'on constate fréquemment : la promesse d'une livraison rapide n'est guère tenue.
Les raisons en sont connues : une gestion de projet défaillante venant se greffer sur une expression des besoins et des contraintes elle-même incomplète et imprécise, avec son cortège d'erreurs - mauvais choix du fournisseur, du matching entre les besoins et le format de la formation, storyboard qui n'en a que le nom, sous-estimation de la charge de développement, etc.
Les entreprises peuvent être tentées d'adopter une solution de type "rapid learning" (la production des contenus en interne avec un outil auteur simple) pour raccourcir le cycle de production. Risque : des contenus médiocres et la désaffection rapide des apprenants, si l'outil auteur est mis entre les mains d'un amateur… Par ailleurs, cette démarche ne dispense pas d'une conduite de projet professionnelle !
Bref : que l'entreprise produise en interne, qu'elle s'appuie sur une agence externe ou un modèle mixte, elle devra disposer de compétences et de capacités réelles (gestion de projet, conception pédagogique, aptitude à faire s’entendre commanditaire, experts de contenus et chefs de projet formation sous forte pression délai et budget).
C'est à cette condition, nécessaire mais non suffisante, que le e-learning pourra mériter sa réputation de rapidité.
Michel Diaz