SkillSoft est un des grands noms du eLearning : son catalogue de contenus sur étagère diffusé depuis sa propre plateforme de formation a séduit un grand nombre d’entreprises globales, grâce à ses milliers de références dans les domaines les plus variés de la formation professionnelle - bureautique, management, finances... - dans plusieurs langues. (les équipes rencontrées à Londres il y a deux semaines nous ont présenté une traduction française déjà bien avancée).
Son tout récent rachat par des fonds liés à Berkshire Partners, Advent International et Bain Capital Partners laisse entrevoir que l’année qui vient de s’écouler n’a pas été des plus faciles, malgré un troisième trimestre fiscal meilleur qu’attendu, à la suite d’importantes réductions de personnel.
C’est la mauvaise nouvelle... Quoique elles puissent apparaître comme des majors du eLearning, ces entreprises sont à la dimension de ce marché lui-même : des entreprises de taille moyenne, pour ne pas dire de petite taille (rarement au-delà de 100 MM $), avec pourtant tous les investissements que doivent consentir des entreprises visant un marché mondial pour amortir R&D et marketing. La crise qui dure maintenant depuis un an et demi, et qui a poussé les donneurs d’ordre à tailler dans les dépenses de formation, est sans pitié pour ces acteurs à la fois trop gros et trop petit.
A ces éléments sont venus s’ajouter la lassitude des clients devant un catalogue dont l’effet de nouveauté avait fini par s’émousser, et la concurrence de nouveaux catalogues sur les marchés US et européen.
D’autres y verront plutôt une bonne nouvelle : l’intérêt des fonds de capital-investissement pour l’industrie du eLearning. D’autant que le consortium y a mis le prix, avec une offre de 10,80 $ par action, soit une prime de 26% par rapport au cours moyen de clôture de l’année (respectivement 49% sur le cours moyen des 5 dernières années). Difficile de refuser une offre aussi amicale. Laquelle a été approuvée par les actionnaires et les dirigeants, dont Chuck Moran, son actuel président et fondateur, qui reste à la barre.
Le marché semble apprécier : le cours bondit de 13% à l’ouverture du Nasdaq.
MD
12/02/2010 - 18h.