eLearning-infos : Quelles raisons président à l’acquisition de Mohive par CrossKnowledge ?
Mickaël Ohana : Un rapide rappel s’impose…
Leader européen des compétences managériales à distance par les nouvelles technologies, CrossKnowledge a développé depuis bientôt 10 ans le catalogue le plus complet du marché avec plus de 10.000 learning objects abordant l’ensemble des thématiques de management et de leadership. Pour les domaines de formation qui n’appartiennent pas à ces thématiques, tels que la bureautique ou les langues, nous avons fait le choix du « best of breed » à travers des partenariats avec les meilleurs éditeurs.
En parallèle, nous avons acquis voici un an l’éditeur Epistema dans lequel nous avons fortement investi en R&D, ce qui nous permet de disposer aujourd’hui avec Epistema LMS d’une des toute premières plateformes de formation du marché…
Avec l’acquisition de Mohive, nous confirmons notre ambition d’être leader dans la création et le déploiement de contenus pour les grandes entreprises et organisations globales. Il s’agit pour le groupe CrossKnowledge de maîtriser toute la chaîne – contenus, outils, services – qui permet d’être l’intégrateur global de formation à distance que les entreprises appellent de leurs vœux, en France et sur tous les marchés où nous sommes présents.
eLI : Le fait que Mohive possède un outil auteur de Rapid Learning en mode SaaS a forcément joué un rôle dans votre décision…
MO : Vous avez raison de le souligner. Nous pensons que les deux ont un très bel avenir !
D’abord on peut constater que le mode SaaS (*) remplace progressivement l’acquisition de licences logicielles par les entreprises dans notre domaine, pour les nombreux avantages que le SaaS leur offre… Au point que nous aurions porté la technologie Mohive en mode SaaS si elle ne l’avait pas été nativement !
Ensuite la dimension Rapid Learning a été déterminante. Les entreprises souhaitent pouvoir développer et a fortiori maintenir leurs contenus métiers sur mesure dont le patrimoine devient important. Le Rapid Learning leur permet aujourd’hui d’être largement autonomes. C’est aussi une approche souple pour concevoir et déployer rapidement des nouvelles formations au plus près des besoins du business. Surtout le niveau de qualité des contenus réalisés avec un outil auteur comme celui de Mohive est excellent…
Autre élément d’importance : l’outil auteur Mohive est collaboratif. Les parties prenantes dans la conception d’un contenu de formation, dans l’entreprise et à l’extérieur, peuvent collaborer au sein d’un espace virtuel avec des fonctionnalités de workflow qui viennent faciliter la gestion du projet et la maintenance des contenus produits… Des fonctionnalités que CrossKnowledge utilise dans ses projets de contenus sur étagère, et qui permettent d'ores et déjà des gains de productivité de l’ordre 30%.
Je mentionnerai enfin la prise en compte, par la technologie Mohive, des nouveaux formats de diffusion nécessités par le développement du mobile learning qui est un axe de développement important de CrossKnowledge.
eLI : L’intégration de Mohive dans le groupe est-elle déjà lancée ?
MO : Elle a démarré sur les chapeaux de roue ! Nous avons rencontré les grands clients de Mohive, qui est très présent sur l’Europe du Nord, Royaume-Uni, Danemark et Norvège (berceau de l’entreprise) notamment – des marchés complémentaires de la Finlande et de la Suède où CrossKnowledge est fortement implanté… Le catalogue de formation et de services de CrossKnowledge a été très bien accueilli.
L’intégration concerne aussi notre R&D. Nous avons défini une roadmap unique pour l’ensemble des technologies du groupe, maintenant supportées par une équipe de 70 ingénieurs sur les 2 sites de Sofia Antipolis et de Mohive.
eLI : Quelles sont les conditions et les modalités financières de l’opération ?
MO : CrossKnowledge a acquis 100% des titres de Mohive en cash, grâce à sa rentabilité opérationnelle… Nous restons une entreprise privée, nous n’avons pas vocation à entrer en bourse pour y lever des capitaux dans la mesure où cette rentabilité nous permet de financer confortablement nos acquisitions.
Propos recueillis par Michel Diaz
(*)Utilisation du logiciel comme un service auquel les entreprises s’abonnent