L’enquête a été menée en mars 2010 auprès de 2,200 salariés en Allemagne, Espagne, France et Royaume Uni, provenant de différents secteurs et d’entreprises de toutes tailles.
Première indication : si 61% des salariés (68% pour l’Allemagne et 67% des Espagnols) sont à l’initiative de leur formation, 50% des salariés français, seulement, sont dans ce cas, malgré l’existence de dispositif comme le CIF ou le DIF.
Deuxième enseignement : les managers anglais semblent plus impliqués que leurs homologues européens dans la formation de leurs équipes. 40% des formations ayant été initiées conjointement par le salarié et son manager ; ils sont par ailleurs 31% (contre 13%) à s’assurer du suivi post-formation de leurs collaborateurs.
Le taux de satisfaction des salariés est en revanche remarquablement élevé et homogène : 94% dans l’ensemble des 4 pays concernés… Sans doute à mettre en relation avec le même taux (94%) de salariés jugeant la formation utile à l’acquisition de nouvelles connaissances professionnelles (94%). Celles-ci étant considérées par 80% des salariés comme contributives à leur évolution professionnelle, avec pour corrélation que 76% (64% en France) d’entre eux acceptent le principe de se former hors du temps de travail, voire (53%, 34% en France) de financer leur formation sur leurs propres deniers.
Les entreprises qui forment le plus sont les grandes PME, quand on imagine souvent (à tort) que la formation est l’apanage des entreprises globales : 86% du personnel des entreprises de 250 à 1,000 salariés sont formés contre 71% dans les entreprises de plus de 1,000 salariés.
Le eLearning dans tout ça ? La France enregistre toujours du retard par rapport à ses voisins… A pondérer du fait que 92% des européens formés les 3 dernières années l’ont été dans le cadre de formations présentielles… et que cette modalité continue d’avoir les faveurs du plus grand nombre (87%).
Ceci dit, les Espagnols restent les plus curieux en matière de eLearning, 54% d’entre eux l’ayant expérimenté contre 19% en France ; idem pour les classes virtuelles qui ont touché 57% des salariés ibériques. Les Anglais ne déméritent pas, qui sont 42% à se former via le eLearning.
Bizarrement, les Allemands, qui sont en retrait par rapport aux Espagnols et aux Anglais en ce qui concerne le eLearning en général, viennent en tête du Serious Gaming et du mobile learning, respectivement 21% et 15% y ayant goûté.
En conclusion, l’amortissement des investissements eLearning réalisés par les grands opérateurs de formation européens sur le marché français reste problématique… Les salariés français semblent moins enclins à intégrer les nouvelles modalités de formation dans leur parcours d’apprentissage, alors même qu’elles ont largement fait leurs preuves.