e-learning-infos.com : IFP Training, en quelques mots...
Catherine Ulrich : IFP Training a été créé en 1975 par l'Institut Français du Pétrole (IFP) et l’Ecole Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs (ENSPM) et est devenu en 2004 une filiale à part entière de l’IFP. Nos 120 collaborateurs sont spécialisés dans la formation des entreprises du secteur pétrolier, nos clients comptant parmi les principales majors, comme par exemple : Total, Exxon Mobil, Shell, Sonatrach...
Nous délivrons des formations très techniques dans les domaines du forage, de la géophysique, des réservoirs... Certaines de ces formations portent sur les nouvelles applications informatiques, touchant par exemple au domaine spécifique du puits, qui sont utilisées par les ingénieurs chez nos clients.
Autre caractéristique : nos formations sont données principalement en langue anglaise, car nous formons de très grandes entreprises internationales... je pense à une récente classe virtuelle qui réunissait 10 personnes de 9 nationalités différentes !
Nous mettons en œuvre toutes les modalités possibles de formation pour permettre aux apprenants d'acquérir au plus vite et au mieux les compétences dont ils ont besoin à leur poste de travail. Parmi ces approches, le Blended Learning dont je suis plus précisément responsable au sein du service Méthodes et Outils Pédagogiques de IFP Training.
Quelques chiffres enfin : provenant de 80 pays, nos 800 clients nous confient la formation de 11000 personnes par an, et nous disposons d'un réseau de 6 établissements sur l'ensemble du territoire national.
eLI : quelle est la place du Blended Learning à IFP Training ?
Catherine Ulrich : C'est à la fois une place limitée, car nous réalisons encore l'essentiel de notre chiffre d'affaires en présentiel, et qui s'étend fortement, car le Blended Learning apparaît à la fois comme un facteur d'optimisation des coûts et surtout de renforcement pédagogique. Le Blended Learning permet en effet à un apprenant de fixer ses connaissances dans la durée, plus sûrement qu'une seule formation présentielle concentrée dans le temps et parfois trop dense.
Pour nous, le Blended Learning, c'est un ensemble de méthodes et de ressources pédagogiques variées qui doivent être agencées pour créer de la valeur pour les apprenants et les entreprises.
Le tutorat revêt une importance majeure dans la réussite de la formation. Il est assuré par nos formateurs, qui consacrent chacun 2 jours par semaine au suivi d'une douzaine d'apprenants. Etant tous ingénieurs et dotés d’une expérience de terrain, nos formateurs sont capables d'assurer à la fois le tutorat pédagogique, qui leur permet de suivre et de motiver leurs stagiaires, et le tutorat d'expertise pour répondre à des questions techniquement pointues. C'est d'autant plus vrai que certains sont conviés en amont à participer à la conception de nos formations.
Nous utilisons régulièrement le mode asynchrone, via des échanges d'emails pour corriger des exercices par exemple ou faire une information à tous les apprenants, via aussi des forums.
Nous privilégions toutefois le tutorat synchrone avec le téléphone et surtout les Web conférences, utilisées pour le « kick off meeting », au démarrage de la formation, et plus généralement tout au long de l'apprentissage sous forme de rendez-vous planifiés à l'avance. Le logiciel que nous utilisons, Genesys, est un bon support fonctionnel : il permet le partage d'écran et la prise en main d'applications informatiques à distance, ce qui vient renforcer les explications données aux utilisateurs des applications informatiques métiers.
eLI : votre offre de formation porte essentiellement sur les métiers ?
Catherine Ulrich : Effectivement, nos formations touchent notamment aux sciences qui sous-tendent les métiers du pétrole. Ce qui explique que nous soyons amenés à réaliser nous-mêmes nos contenus eLearning sur mesure avec une équipe de deux experts pédagogiques et des graphistes qui développent des animations Flash.
Nous utilisons aussi des approches plus souples, fondées sur l'utilisation de l'outil auteur Articulate qui nous permet d'enrichir et de sonoriser les diaporamas créés par nos formateurs, et de les délivrer sur notre plate-forme Syfadis.
Pour la conception de nos formations nous avons mis en place une méthode originale désignée sous le nom de PEPS, pour « pédagogie par situations » : il s'agit de séquencer les contenus aussi finement que possible, et d’imaginer, dans chaque séquence, une situation qui va rendre l'apprenant acteur de son apprentissage.
Ceci dit, notre expertise dans la conception et la mise en place de dispositifs Blended Learning ou de tutorat à distance nous permet de proposer aussi des offres de formation plus génériques, en particulier à destination des Chefs de projets qui ont à mettre en place de tels dispositifs, ou des formateurs et des tuteurs qui en seront parties intégrantes.
eLI : les connaissances acquises par les apprenants sont-elles évaluées ?
Catherine Ulrich : Nous proposons systématiquement à nos clients d'évaluer les connaissances acquises par les apprenants. Ces évaluations peuvent se faire en ligne ou de façon synchrone avec le tuteur, à l'aide d’un test de pré-évaluation, de quiz, d'exercices ou d'études de cas synthétiques.
Indépendamment de ces évaluations sommatives, la réunion de suivi hebdomadaire avec le client permet de faire un point utile.
Le tableau ne serait pas complet si l'on n'y ajoutait l'obligation, pour certains ingénieurs et techniciens travaillant sur des sujets sensibles, d'obtenir une certification officielle. Faute de celle-ci, qui doit être renouvelée tous les deux ans, ces salariés ne seraient pas autorisés à exercer. C'est notamment le cas dans le domaine de la prévention des éruptions. Ces certifications supposent de passer par une formation présentielle, où les ressources distancielles apportent un complément intéressant dans la partie théorique. Les participants peuvent ainsi utiliser nos simulateurs pour la mise en pratique des savoirs.
eLI : quels sont vos prochains chantiers ?
Catherine Ulrich : Ayant ouvert de nombreuses pistes ces dernières années, nous souhaitons étendre le Blended Learning dans notre offre de formation, en y intégrant, par exemple, des séquences vidéos associées à de l’interactivité basée sur les nombreux schémas techniques qui émaillent nos formations.
Nous regardons de près quelle valeur les nouvelles approches telles que le Web 2.0 peuvent apporter à la formation de nos clients.
Enfin, les plates-formes de formation ayant beaucoup évolué, nous étudions quelles possibilités nouvelles d'évaluation elles sont susceptibles d'offrir à IFP Training et à l'ensemble de ses clients.
Comme vous pouvez le constater, les projets ne manquent pas !
Propos recueillis par Michel Diaz